Le Meurtrier by Patricia Highsmith

Le Meurtrier by Patricia Highsmith

Auteur:Patricia Highsmith [Highsmith, Patricia]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique, Littérature américaine, Suspense, Policier
ISBN: 9782702104491
Éditeur: Calmann-Lévy
Publié: 1982-04-28T22:00:00+00:00


24

WALTER avait très peu de travail au bureau, car Dick Jensen avait déjà repris certains de ses dossiers en prévision de son congé de six semaines. Il en profita pour partir plus tôt l’après-midi. L’atmosphère du bureau le déprimait plus encore que celle de la maison de Benedict. Le jeudi, vers trois heures, il alla voir Dick dans son bureau.

« Dick, partons d’ici le mois prochain, dit Walter. Passons chez Sherman pour lui dire que nous sommes prêts à signer le bail pour le 1er décembre ou pour la mi-novembre, si nous pouvons avoir le local pour cette date. »

Sherman était l’agent immobilier de l’immeuble de la 44e Rue où ils avaient choisi d’installer leur cabinet.

Dick Jensen le considéra gravement quelques instants, et Walter se rendit compte qu’il avait parlé d’un ton surexcité, et que Dick pensait sans doute, qu’il était à bout de nerfs à cause de Clara.

« Nous devrions peut-être attendre que les choses se tassent un peu, fit Dick. Il va sans dire que je… je sais bien que vous n’y étiez pour rien, Walt, mais c’est quand même un mauvais moment pour lancer un nouveau cabinet juridique.

— Les gens que nous aurons comme clients s’en ficheront pas mal », dit Walter.

Dick secoua la tête. Il était debout devant son bureau, l’air soucieux.

« Je ne pense pas que ce soit pour nous un coup fatal, Walt. Mais je crois que toute cette histoire vous a plus secoué que vous ne le supposez. Je voudrais simplement que nous ne péchions pas par excès de précipitation. »

« Il voulait simplement dire, songea Walter, qu’il ne tenait pas à être codirecteur d’un cabinet juridique qui risquait fort de ne pas marcher à cause de la mauvaise réputation d’un des associés. » Et pourtant Dick avait fait un beau discours mardi pour lui dire comme il avait confiance en lui, comme il était sûr de son intégrité.

— Vous affirmiez que vous étiez certain que tout ça se tasserait. Ce sera certainement tassé d’ici le 1er décembre. Je pensais seulement que nous ferions mieux de donner un préavis à Cross, un mois par exemple, et de commencer notre publicité. Si nous attendons le 1er décembre pour ça, nous ne verrons pas de client avant la mi-janvier.

— Je crois quand même que nous ferions mieux d’attendre, Walt. »

Walter regarda la silhouette un peu molle de Dick dans son complet de coupe classique, le gilet légèrement tendu sur des centaines de petits déjeuners à base d’œufs au bacon, de déjeuners d’affaires trop copieux. Dick avait à la maison une épouse gaie et d’humeur égale, bien vivante. Il pouvait se permettre d’attendre calmement. Walter laissa tomber son porte-document sur le bureau et enfila son pardessus.

« Vous partez ? demanda Dick.

— Oui. Ce bureau me déprime. Je lirai tout aussi bien ces papiers chez moi, fit Walter en se dirigeant vers la porte.

— Walt… »

Il se retourna.

« Je ne pense pas qu’il soit trop tôt pour prévenir Cross. Ce n’est pas cela que je voulais dire. Je crois que nous devrions lui donner un mois de préavis.



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